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Témoignages

Le paradoxe de la vie de femme de militaire

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Voici une confidence, un témoignage touchant qui était toujours resté au fond d’un tiroir. Une lettre écrite par C. et qui la présente aujourd’hui la première fois sur le blog ainsi qu’à son homme. Elle nous exprime son ressenti par rapport au paradoxe de sa vie de femme de militaire.

Je suis en train de me rendre compte, qu’il n’y a pas au final, plus paradoxal qu’une vie de femme de militaire.
C’est devoir apprendre à vivre sans une personne pour pouvoir être avec elle.

Le grand paradoxe d’une vie de femme de militaire

Et avoir confiance dans l’inconnue.
Devoir apprendre à gérer la distance et la solitude même en étant entouré.
Car oui, il y a la famille et les amis, mais personne ne replace ta moitié.. Il y a toujours cette part de toi à l’autre bout du monde, cette partie qui te rend pleinement heureuse. Qui fait de toi ce que tu es et qui tu veux être.
Pendant que tu souris aux personnes qui t’aimes, au fond de toi, l’inquiétude grandit te ronge presque de l’intérieur, où est il ? est ce qu’il va bien ? À quoi il pense ?
Autant de questions qui restent sans réponse.
Alors on continue de s’inquiéter, mais en silence. Pour n’affoler personne, ne surtout pas l’inquiéter lui, qui est parti seul pour sa patrie.

Qui peut vraiment comprendre ce que l’on vit…

Et puis au final, qui pourrait réellement comprendre ? « 4 mois, worf ça va passer vite, c’est rien du tout! » « Regardes tu es déjà à deux mois, ce n’est plus rien » « Et puis de toutes façons, tu savais que ça allait arriver » « Profites, sors, amuse toi »
Oui, je le savais, oui, je profite, mais profiter sans lui prend un autre sens.
Et même si 4 mois ce n’est pas long dans une vie, mettez vous à la place de la personne qui vit seule chez elle pendant 4 mois, en attendant des nouvelles tous les jours, se demandant si l’amour de sa vie va bien, si simplement elle aura un message ou un petit appel. Quand elle rentre du travail qu’il n’y a personne qui l’attend, que le lit est toujours aussi froid, que le temps ralentit un peu plus chaque jour.

Vivre séparés la moitié de l’année…

On a toutes, pendant ces absences courtes ou plus longues, quelque chose qui nous fais sourire et nous remet un peu de baume au cœur. Un chien, un chat, des enfants. Que l’on voit tous les jours, qui rendent la maison beaucoup moins vide qui redonnent le sourire, nous occupe et fait passer le temps un peu plus vite.

Et pourtant, malgré tout ça, malgré les mauvais côtés et les mauvais moments à passer. Je pense qu’il n’y a pas d’amours aussi beaux et aussi forts que l’amour d’un militaire et sa femme.
Imaginez la fierté de voir son homme en treillis, le voir investi pour sa patrie.
Je suis tellement fière de l’homme que j’aime.
L’amour que j’ai pour lui est incommensurable, alors oui pour lui, je supporte tout ça et je reste forte.
Car je veux qu’il soit fier de moi comme je suis fière de lui.
Qu’il m’aime aussi fort que je l’aime.
Et surtout qu’il vive son expérience à fond, car malgré la distance nous savons toutes que c’est pour ça qu’ils aiment leur travail, le terrain..

Les retrouvailles sont tellement plus belles ! Quel paradoxe de la vie quand on est femme de militaire.

Et le jour du retour, personne ne peut s’imaginer ce que sont les retrouvailles sans les vivre. Toute la douleur disparaît et ne reste qu’un bonheur énorme de l’avoir enfin retrouvé, de pouvoir le toucher, le sentir. Et de pouvoir le serrer contre soi.
Alors il faut tenir pour ça, pour le retour à la maison, la fin de la séparation. Voir le soldat rentrer à la maison.

La vie de femme de militaire est faite de ça, d’énormes hauts et de gros bas. Mais c’est aussi ce qui la rend belle. La beauté née dans l’adversité.
Je l’aime et je ne changerai ma vie pour rien au monde. Je ne l’échangerai lui pour rien au monde.

Célie M.

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