femme de militaire
Témoignages

Les chroniques d’une femme de militaire

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Septembre et son tourbillon de la rentrée…

Septembre, le temps des résolutions, des changements, des découvertes !

En cette rentrée, j’ai comme une envie de fraicheur, de nouveauté. J’ai pensé, en fin d’été, à commencer une série de récits du quotidien. Avec plus de spontanéité, plus de vie de famille, de coucher sur le papier des brides de notre année.  Ce qui vous plait le plus, c’est de se sentir moins seule, de se rendre compte que l’on vit les mêmes épreuves. Alors Je commence ici à vous confier notre début d’année.

Septembre et son tourbillon de « surprises »

Un lundi, pas si lointain

« -Je rentre tard ma chérie, on dine ensemble ?

-Zut je voulais te faire la surprise, je dois partir dans 45 min, j’ai un entretien d’embauche ! Tu me fais confiance?

-Euuuh, d’accord, il faut qu’on discute à ton retour. Je ne tarde pas à décoller »

23H15

« -Hiiii chéri, je suis trop heureuse, je serai maîtresse cette année !

-Excellent, je suis content pour toi c’est super ! Bon alors j’ai aussi un nouvelle, je pars dans 10 jours pour plusieurs mois… »

Je suis toujours autant étonnée de l’écrire, mais notre réaction fut d’en rire ! C’est ce sentiment positif qui nous a animé les jours suivants.

Un doux mélange de positivité, mais soyons honnête, de rush total de la rentrée et de tout ce que l’on avait à faire en un temps record !

On ne s’habitue pas à un départ, mais les modalités qui le précédent deviennent assez familières. Chacun dégaine sa to do list, tel le sportif qui se prépare à un marathon. Papiers, procurations, Mutuelle, mais aussi tout ce qui nous permettra de rester connecter durant l’absence.

Pour la première mission, mon mari avait dessiné et enregistré une histoire, La belle rencontre de Nanouk, ce petit joker de quelques minutes à peine, mais qui a fait tant de bien à nos deux garçons.

On enregistre des histoires, on développe des photos… On ressort les  » doudoux papa »

Aujourd’hui, ils ont bien grandit ! Ils ont apporté leur pile de livres préférés à enregistrer avec la si précieuse voix de leur papa d’amour. De cette façon chaque soir il y aura quoi qu’il arrive l’histoire de papa et l’histoire de maman. Pour faire, comme le dit notre loup sensible  » croire à notre cerveau que papa n’est pas si loin, c’est plus facile de s’endormir « .

Pour notre petite dernière, c’est presque une grand première. Etant bébé lors de la dernière mission, elle tente de comprendre ce qui se trame dernière tout ce tourbillon. Maman reprendre le travail et papa semble en préparer un gros, comme le présage la pile de vêtements sur le lit ce soir.

Malgré le délais relativement court, nous avons chacun pu avoir notre moment privilégié. J’ai beaucoup aimé les mots trouvés par mon mari pour annoncer ce départ. Nous avions vécu la dernière mission plus que péniblement, j’étais naturellement très angoissée concernant l’annonce aux grands.

« -Quand vous travaillez bien à l’école, vous êtes récompensés ? Et bien à mon travail c’est pareil, j’ai eu la chance de choisir ma prochaine mission.  »

A trot ils sont allés chercher leurs livre( avec un papa fan de géo, ils en ont un paquet) sur le pays concerné, pour trouver une carte, découvrir le drapeau, le climat, les animaux. Les enfants ont tant besoin de se rattacher à du concret, du visuel !

1 semaine passe et toujours pas de larmes…

La veille du départ, nous faisons notre traditionnelle soirée culturelle. On s’essaye à la cuisine locale(On ouvrira pas un restaurant demain manifestement…) on parle d’idée de cadeaux de retour, chacun peut partager de ce qu’il a sur le cœur. Et cette fois ci , toujours pas de larmes.

Est ce toujours ce joyeux déni dans lequel nous sommes depuis plusieurs jours qui déteint sur les enfants ? On verra plus tard, en attendant on profite !!!

4h15, le réveil sonne

Je me réveille en sursaut, ma bulle de sérénité m’a-t-elle abandonnée ?? Oh non pitié, en plus un lundi…

Il effectue ses rituels du matins, j’ouvre mes oreilles pour capturer ces bruits du quotidiens, ceux qui vont me manquer. Je repense aux mardi soirs, quand je lui dis  » Demain tu fais zéro bruit pour les enfants !! »

J’aurai voulu qu’il fasse du bruit, que les enfants se réveillent, qu’ils se prennent dans les bras. Ma gorge se sert, une boule froide me fait mal. Je ne sais si elle me brule ou me glace, surement les 2 à la fois. Je suis presque tétanisée, tout me rattrape, je crois que je réalise. Je suis comme une enfant, une débutant, réfléchissant à mes paroles, mes gestes, je ne veux rien gâcher.

Je parle doucement, j’essaye de maîtriser ce tourillon de larmes qui se réveille.

4h45, « Je vais y aller mon amour « 

Mon cœur se brise, fini la douce insouciance de ces derniers jours. Elle nous a permis de bien préparer ce départ, de passer de beaux moments sans avoir l’impression d’avoir le compteur qui défile sous nos yeux. Chaque départ est différent, mais qu’est ce qu’ils font mal. On doit certainement revivre toutes les angoisses de séparation, passage obligé, de notre enfance. Le sol se dérobe, je sens mon corps comme en feu, je m’effondre en larmes.

Fichu tourbillon de septembre…

« -Je te connais, je pars dans 10 minutes, ça va aller… » Ces 10 dernières minutes, nous ont permises de nous redire les choses qui rassurent, celles qui font du bien, celles auxquelles on repensera les premières semaines quand ce sera vraiment difficile.

5h tu es parti

Dans mon cœur s’est réouvert une brèche, les cicatrices ne disparaissent jamais totalement. Je te quête à la fenêtre, je te suis du regard, les yeux noyés d’émotion. J’écoute le bruit de ta moto disparaitre au loin pour ne me laisser que dans le silence du petit matin.

Je t’aime

Anne

To be continued…

 

 

 

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