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Témoignages

Les choix d’une future femme de militaire

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On parle souvent des soucis rencontrés en tant que femme de militaire. De jeunes mamans isolées, de femmes ayant vécu plusieurs départs et de longues absences. Cette fois, une toute jeune femme publie ses réflexions au sujet de son avenir. Un bon exercice pour elle et peut être une aide pour d’autres. Ecrire permet de faire un point, on est obligé de s’arrêter quelques instants. A.H nous parle des choix qui s’offrent à elle en tant que future femme de militaire.

L’heure de la réflexion

 

J’ai 20 ans.

A 20 ans, la vie s’offre à moi, j’étudie pour entrer dans la police scientifique et je réussis plutôt bien.

J’ai même un « namoureux » qui pourrait bien devenir un mari un jour. Quoi de mieux ? Pourquoi alors je me mets à écrire, à me questionner, parfois à angoisser même ? Mon « namoureux » rêve lui d’être militaire et j’en suis fière. Je sais plus que quiconque que la vie de militaire est faite de déménagements réguliers. La vie du conjoint de ce militaire, doit également s’y adapter. L’adaptation implique trois options auxquelles je me dois de réfléchir.

 

Quels sont les choix pour une future femme de militaire

 

La première : la fuite. Partir, se séparer et prendre chacun son envol dans des directions différentes et l’un sans l’autre.

La deuxième : le célibat géographique. Les deux partenaires travaillent à un endroit différent et ne se voient que lorsqu’ils sont en week-end.

La troisième : l’abnégation. Suivre son militaire en mettant de côté sa carrière idéale.

La fuite ne me convient pas, j’ai l’impression que je vais passer à côté de quelque chose, à côté de celui qui me rend heureuse. Le célibat géographique ne me correspond pas. Si l’on n’est pas ensemble en semaine ni quand il est en mission on ne se verra jamais. Donc une vie de famille paraît difficile à entamer et puis « j’ai besoin d’amouuuur » comme dirait Lorie. (Oui oui la chanteuse !). Il reste l’abnégation.

 

L’abnégation

 

« Sacrifice total au bénéfice d’autrui de ce qui est pour soi l’essentiel. » (Dictionnaire Larousse)

Néanmoins, cette jolie vertu ne peut être prise à la légère ni à la va-vite comme voudraient nous le faire croire certains films. Accepter que la carrière d’un autre être vaille plus que la sienne c’est difficile. Et puis moi, que je vais-je faire de mes journées ? Je vais m’ennuyer ? Je vais passer mes journées à la maison ? M’occuper toute seule du foyer ou travailler par-ci par-là me rendra t-il heureuse ? Et puis dépendre financièrement d’une autre personne, en plus d’être démodé, s’inscrit dans la liste des sentiments les plus inconfortables. Accepter que notre amour vaille mieux que ma carrière est-il sensé ?
Son avis importe aussi. Mon futur mili refuse que je sacrifie ma carrière pour lui. Il ne le ferait pas pour moi. La fuite pourrait même lui convenir si ça me rendait heureuse !

J’aimerais poser ces questions aux femmes de militaire qui ont abandonné leur carrière : comment sait-on qu’on doit le suivre ? Comment sait-on que c’est le bon ? Comment sait-on si être femme de militaire est le métier qui nous rendra heureuse ? Est-ce que vous avez eu peur ? Comment avez-vous su ?
Nous avons bien un schéma de vie pour l’instant. Toutefois il reste hypothétique car on sait bien que la vie n’est pas comme on voudrait qu’elle soit. Je le suivrais, après avoir fini mes études. Dans les années qui suivront on désirera sûrement des enfants. Je pourrais peut-être trouver des postes de technicienne de laboratoires dans certaines des villes où nous habiterons, d’autres fois je serais à la maison. Et quand sa carrière sera plus stable géographiquement je pourrais peut-être entrer dans la police scientifique. Alors est-ce que l’abnégation est le meilleur compromis ?

 

A.H

One Comment

  • Roxane

    Hello,

    Ayant été dans cette situation, je comprends bien tes interrogations. Plusieurs pistes de réflexion et d’espoir pour toi.

    La première, c’est que réussir à harmoniser vie de famille et vie professionnelle (et si possible l’épanouissement dans ces deux domaines), relève d’un défi majeur. Ce défi est le même que l’on soit dans le civil ou pas; seuls les paramètres changent. Ta chance provient du fait que tu connais déjà certains de ces paramètres, notamment une mobilité géographique ou bien une absence du conjoint. Sache que beaucoup de postes dans le civil requièrent un niveau d’engagement équivalent (voyages d’affaire, heures supplémentaires…)! L’abnégation, c’est une évidence, mais seulement si c’est partagé!

    La deuxième, c’est que tu es une personne pleine de ressources et que, si tu t’en donnes les moyens, tu vas trouver un projet qui alliera tes atouts et tes aspirations. Pardonne que je prenne mon exemple: ayant été diplômée d’une grande école de commerce et ayant un poste prestigieux à Paris, je rechignais à suivre mon fiancé posté en province car je pensais jeter à la poubelle tout ce que j’avais fait auparavant. La peur de la solitude, de l’ennui et du déclassement social me paralysaient. Or, en cherchant, j’ai fini par trouver un travail des plus intéressants dans la ville qui nous convient. On s’est creusé les méninges à deux pour trouver un plan qui nous convenait et on est fier d’avoir surmonté cette épreuve. Lorsque le nouveau déménagement arrivera ou que les enfants arriveront, on sait qu’on fera tout pour retrouver une équilibre. Et cette espérance me rassure et j’ai confiance en lui.

    Si tu souhaites poursuivre ta carrière, passe à l’action, envoie des CVs, monte une entreprise, il n’y a pas de raison de ne pas trouver meme si c’est mal barré!

    Bon courage!!

    Amicalement

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